Compte-rendu de la rencontre avec le Préfet
Suite au refus de carte de séjour pour 44 pères et mères d’enfants scolarisés dans la Sarthe.
les trois porte parole de RESF 72 ont été reçus par le préfet le lundi 25 septembre.
Ils espéraient des réponses aux questions posées au vu des décisions de refus reçues par les intéressés : pourquoi ces décisions ne sont-elles pas réellement motivées et ne font-elles pas référence à la circulaire Sarkozy du 13 juin et à ses critères qui ouvraient les possibilités de régularisation ; pourquoi un père et une mère des mêmes enfants font-ils l’objet de décisions contraires ; pourquoi un père de trois enfants scolarisés en France depuis sept ans est-il menacé d’expulsion ; pourquoi une mère d’un enfant de trois ans femme d’un réfugié politique est-elle menacée d’expulsion vers le pays fui par son mari, etc....
Toutes ces questions concernant très concrètement des familles qui se verront séparées si les décisions préfectorales sont suivies d’effet sont restées sans réponse.
Nous pensons que de toute évidence les directives ministérielles implicites relatives au quota de dossiers recevables ont été appliquées en Sarthe contrairement aux affirmations de M. Le Préfet. Au vu des réponses négatives, il apparaît que les possibilités offertes par la circulaire du 13 juin n'ont pas été exploitées, seule la loi sur l'immigration s'est appliquée.
Au plan national, nous redisons ici, comme nous l’avons dit au préfet lui-même, que la circulaire Sarkozy apparaît clairement comme une ‘’tromperie’’ qui a abusé ceux qui ont fait confiance à la parole de l’Etat en espérant pouvoir sortir dignement, eux et leurs enfants, de leur situation de sans papiers pour s’intégrer à la société française.
Au plan local, les décisions du préfet non motivées (nous rappelons que, contrairement à certaine affirmations, nous n’avons jamais mis en cause le travail des fonctionnaires dont nous ne savons rien) sont par là même marquées du risque d’arbitraire. Tous les recours possibles vont donc être exercés contre ces décisions.
Pour l’heure les 44 personnes concernées vivent sous la menace permanente de mesures d’expulsion. Le préfet n’a voulu prendre aucun engagement sur ce point.
Nous demandons donc à tous les citoyens qui ne veulent pas être complices de séparation de familles ou d’expulsions d’enfants d’être prêts à se mobiliser pour s’opposer à ces expulsions.
Le Réseau Education Sans Frontière constate que des pétitions et des regroupements se réalisent autour des familles menacées et prendra des initiatives pour alerter la population.